Mystérieuses et inquiétantes pour certains, sources de découvertes et d’émerveillement pour d’autres, les posidonies, dont le nom vient du dieu Poséidon (Dieu des océans dans la mythologie grecque) sont des herbes marines, des plantes aquatiques de la famille des Posidoniaceae.
Il en existe huit espèces dans le monde, dont une endémique à la méditerranée, la Posidonia Oceanica.
Bien qu’elles vivent sous l’eau, ce ne sont pas des algues, mais bien des plantes sous-marines. Comme toutes les plantes à fleurs, elles ont des racines, et se reproduisent grâce aux fruits qu’elles produisent ; elles forment de véritables prairies sous-marines, jusqu’à une quarantaine de mètres de profondeur.
Poussant très lentement, ces plantes peuvent vivre très longtemps : les biologistes considèrent que 3 à 9% des herbiers de Posidonia oceanica seraient multi centenaires ou millénaires.
Les feuilles de posidonies, très coriaces, se dégradent très lentement et constituent après leur mort des accumulations propices à la vie marine ainsi qu’au transfert de carbone ; ces laisses de mer se retrouvent en « banquettes » sur le bord des plages. Elles sont une protection contre l’érosion côtière.
Les fibres qu’elles contiennent, difficilement dégradables, sont ultimement rassemblées par les mouvements de la mer en boule feutrées, appelées aegagropiles ou pelotes de mer, souvent rejetées sur les plages de Méditerranée.
Les posidonies jouent plusieurs rôles fondamentaux pour le milieu marin littoral, et font partie des espèces protégées en Méditerranée : au-delà de leur fonction de poumon de la mer, (la production d’oxygène des herbiers qu’elle forme est supérieure, au mètre carré, à celle de la forêt amazonienne), les herbiers de posidonie jouent également un rôle de stabilisation des fonds marins, ce qui permet d’avoir des eaux limpides. Ils servent aussi d’habitat à une multitude d’espèces : c’est une formidable source de nourriture pour les poissons, les crustacés ou encore les limaces de mer. Par ailleurs, tout comme les arbres en forêt, les herbiers de posidonie perdent leurs feuilles mortes qui, en s’accumulant, forment une litière propice à de nombreux écosystèmes. Ce sont également des frayères, c’est-à-dire des lieux de reproduction, pour les poissons, les amphibiens mais aussi les mollusques et les crustacés.
Malheureusement, comme tout milieu naturel, ces herbiers sont sensibles
Le réchauffement climatique a un effet sur ces plantes qui, bien que résistant à de nombreuses épreuves, notamment la modification du pH de l’eau ou sa pollution, semblent souffrir de l’élévation de la température de l’eau ; d’autres espèces plus résilientes aux changements de température peuvent les supplanter, et l’élévation moyenne du niveau de la mer est logiquement fatale aux herbiers profonds.
Une algue verte, la Caulerpa taxifolia, d’origine tropicale, a été accidentellement introduite en Méditerranée depuis une souche issue de l’aquarium de Monaco ; cette espèce envahissante s’est répandue à grande vitesse, déstabilisant tout l’écosystème marin de Méditerranée, mais il semblerait que la Caulerpa taxifolia tende à disparaître…On l’espère vivement !
L’activité humaine a, elle aussi, une incidence directe : les ancres des bateaux au mouillage arrachent tous les ans en quelques minutes de grandes quantités de posidonies qui ont mis plusieurs siècles voire plusieurs millénaires à pousser. Des mesures d’interdiction de mouillage sont prises dans certaines réserves naturelles ou certains parcs nationaux, tel le Parc National de Port-Cros mais se heurtent souvent à la réalité économique immédiate que génère le tourisme.
Certains chaluts de pêche sont également responsables de la destruction de vastes herbiers de posidonie, puisque ces filets raclent les fonds marins, ramassant et arrachant tout ce qui s’y trouve.
Enfin, un grand effort de communication doit être fait à l’égard des communes et des baigneurs pour stopper le “nettoyage” des plages des banquettes de posidonies, dont le rôle est essentiel tant pour la biodiversité que pour le maintien des plages face à l’érosion.
Conscients de l’importance des herbiers et afin d’enrayer leur déclin, les acteurs du monde scientifique, associatif et les différents organes de protection de la biodiversité mettent en œuvre des solutions innovantes, telle l’application gratuite Donia , développée par Andromède Océanologie, qui permet aux usagers de la mer d’ancrer hors des herbiers, d’échanger des informations, contribuant ainsi à protéger les écosystèmes marins.
L’implantation de bouées d’amarrage qui évitent l’ancrage, la création de zones de protections (ZMEL, ZIEM et ZIM)
L’information et la communication, autant auprès des particuliers que des responsables de communes côtières sont, elles-aussi, primordiale ; les sentiers sous-marins balisés, les panneaux explicatifs en bords de plages, les interventions auprès des écoliers et les campagnes d’informations en général, permettent une meilleure connaissance du milieu marin et de l’importance capitale de sa protection.
Vous pourrez découvrir ces merveilleuses prairies sous-marines et leurs habitants juste en bas de la propriété, à 9 minutes à pied du Mas (lien cliquable); le sentier sous-marin balisé vous permettra de les reconnaître et de les apprécier.
Le mas de la Gavaresse location de gîtes de vacances au bord de la mer Le Pradet Var côte d’azur