À quelques pas du Mas de la Gavaresse, entre mer et reliefs calcaires, s’étend un monde vibrant et discret : le massif de la Colle-Noire; conservatoire du Littoral il totalise 170 ha et son point culminant est à 294m. Ce petit joyau du littoral varois, bien connu des marcheurs et des amoureux du calme sauvage, abrite une biodiversité remarquable. Fleurs odorantes, lézards vifs, oiseaux chanteurs, insectes étonnants — tout y respire la Méditerranée.
Explorons ensemble ce territoire, à travers une balade sensorielle autour du fortin de la Gavaresse, accompagnée d’un regard attentif sur les espèces à observer, la richesse botanique, et les fragiles équilibres qui façonnent ce paysage.
Situé entre mer et reliefs calcaires le massif offre une flore méditerranéenne riche, diversifiée et typique des milieux littoraux du sud de la France. Voici un panorama des principales espèces végétales que l’on peut y rencontrer, classées par milieux naturels :
Ce sont les milieux les plus ensoleillés et secs, très représentés dans le massif :
Ciste cotonneux (Cistus albidus) : fleurs roses, feuilles duveteuses.
Ciste de Montpellier (Cistus monspeliensis) : fleurs blanches, très odorant.
Romarin officinal (Rosmarinus officinalis) : arbuste aromatique typique, en fleurs dès février.
Thym serpolet (Thymus serpyllum) : au ras du sol, très mellifère.
Sarriette des montagnes (Satureja montana) : condiment sauvage.
Lavande stoechas (Lavandula stoechas) : à bractées violettes, souvent confondue avec la lavande vraie.
Genêt épineux (Genista scorpius) : buisson jaune éclatant au printemps.
Euphorbes (Euphorbia characias) : tiges dressées à fleurs vert-jaune, latex toxique.
Ces zones plus fraîches et parfois un peu plus humides accueillent une végétation différente :
Pin d’Alep (Pinus halepensis) : l’arbre dominant du massif.
Chêne vert (Quercus ilex) : à feuilles coriaces persistantes.
Chêne kermès (Quercus coccifera) : buisson bas et épineux.
Lierre commun (Hedera helix) : rampant ou grimpant, dans les zones ombragées.
Fougère scolopendre (Asplenium scolopendrium) : discrète, dans les recoins humides.
Muscari, jacinthe sauvage, cyclamen de Naples : selon la saison.
Le printemps (mars à juin) est une période idéale pour les fleurs :
Orchidées sauvages :
Orchis pyramidal (rose vif, en forme de cône),
Ophrys abeille (imite un insecte pour attirer les pollinisateurs),
Serapias lingua (langue de serpent), très localisé.
Anémones couronnées, fleurs de souci, campanules, sainfoin d’Espagne.
Ces zones exposées au soleil et au vent, souvent calcaires, abritent des espèces pionnières :
Criste marine (Crithmum maritimum) : plante succulente au bord des falaises.
Rue fétide (Ruta chalepensis) : odeur forte, feuillage finement découpé.
Immortelle d’Italie (Helichrysum italicum) : odeur de curry, fleurs jaunes.
Sedums (orpins) : petites plantes grasses accrochées aux rochers.
Orchidées (protégées en France).
Immortelle et lavande stoechas : très sensibles au piétinement et à la cueillette.
Certaines espèces reliques des anciens milieux humides peuvent subsister dans les fonds de vallon (rare).
La cueillette est interdite dans le massif (site classé “espace naturel sensible”).
L’été, la végétation est particulièrement vulnérable aux incendies.
Des panneaux botaniques sont parfois présents sur les sentiers — pensez à les lire pour enrichir votre balade.
Niché entre falaises et pinèdes, ce relief calcaire abrite une faune méditerranéenne riche et variée, que l’on découvre au détour des sentiers ombragés, autour du fortin de la Gavaresse ou dans les vallons boisés.
Le massif offre des habitats idéaux pour de nombreuses espèces d’oiseaux, notamment dans les pinèdes, garrigues et zones rocheuses.
Les milieux secs et ensoleillés du massif sont propices aux reptiles, souvent discrets mais nombreux.
Lézard ocellé (Timon lepidus) : le plus grand d’Europe, espèce protégée et rare.
Lézard des murailles : très commun, agile sur les pierres.
Tarente de Maurétanie : gecko nocturne, souvent sur les murs au crépuscule.
Couleuvre verte et jaune : rapide, agile, visible dans les murets.
Couleuvre de Montpellier : grande taille, inoffensive pour l’homme.
La faune mammalienne du massif est plus difficile à observer, mais les traces et empreintes trahissent leur présence.
Sanglier : souvent actif la nuit, il fouille le sol à la recherche de racines.
Renard roux : rusé et discret, parfois visible à l’aube.
Lapin de garenne, hérisson d’Europe, musaraignes : fréquentent les fourrés.
Genette, belette, fouine : petits carnivores nocturnes.
Chauves-souris : visibles à la tombée de la nuit, surtout autour du fortin.
Même si le climat méditerranéen est sec, certains amphibiens subsistent dans les zones plus humides ou ombragées :
Crapaud calamite : rare, niche dans les flaques temporaires.
Rainette méridionale : petit amphibien vert, parfois audible au printemps.
Les insectes sont omniprésents et essentiels à l’équilibre écologique du massif. Ils assurent la pollinisation, recyclent la matière organique, et servent de nourriture à de nombreuses espèces.
Flambé : ailes rayées de noir et blanc, fréquent sur les lavandes.
Paon-du-jour, Belle-Dame, Citron de Provence.
Azuré des nerpruns, proserpine (protégée et rare).
Sphinx du liseron, machaon : grandes espèces visibles à l’aube.
Abeilles sauvages et solitaires : osmies, mégachiles…
Bourdons terrestres, abeilles charpentières (grandes noires).
Mantes religieuses, empuses, sauterelles vertes, criquets italiens.
Cigales : emblèmes de l’été, surtout Cicada orni.
Scarabées : cicindèle champêtre (rapide, carnivore), hanneton, lucane cerf-volant (rare).
Araignées-crabes, araignées sauteuses, phalènes nocturnes.
Scorpion occitan : petit, discret, inoffensif (pique comme une guêpe).
Blattes des champs, mille-pattes, cloportes, essentiels au compost naturel.
Observation des oiseaux à la jumelle,
Reconnaissance des empreintes et traces animales,
Identification botanique des espèces dominantes,
Écoute active des insectes et des chants d’oiseaux.
La préservation du massif est une priorité, d’autant plus qu’il est classé Espace Naturel Sensible (ENS). Le respect de la biodiversité y est indispensable :
Pas de cueillette,
Pas de feu ni de cigarette,
Rester sur les sentiers,
Observer sans déranger.
Observer les orchidées au printemps, écouter le guêpier d’Europe en vol, croiser une mante religieuse en bord de sentier… Autant de petits émerveillements que propose le massif de la Colle-Noire, à deux pas du Mas. Pour petits et grands curieux, chaque promenade devient une aventure vivante et silencieuse.