Dans le paysage végétal du mas de la Gavaresse, deux plantes remarquables dominent par leur hauteur, leur silhouette et leur présence : le bambou et la canne de Provence (Arundo donax). Ces deux essences sont souvent confondues par les non-initiés : grandes tiges élancées, feuillages linéaires, port vertical… Et pourtant, derrière cette apparence voisine se cachent des différences profondes, tant botaniques que fonctionnelles.
Cet article présente un portrait détaillé de chacune — leurs caractéristiques, leurs usages (y compris la fameuse fabrication d’anches pour instruments) — puis un comparatif rigoureux qui montrera à quel point elles sont dissemblables, malgré la confusion fréquente.


Il existe des espèces traçantes (avec des rhizomes qui se propagent sous terre sur de grandes distances) et des espèces cespiteuses (ou non-traçantes), formant des touffes bien délimitées.
Les chaumes (tiges) sont creux, segmentés par des nœuds (internodes), rigides, souvent cylindriques ou légèrement cannellés selon l’espèce.
Le feuillage se compose de nombreuses petites feuilles disposées sur des rameaux latéraux.
Il peut atteindre des hauteurs très variées selon l’espèce : de quelques dizaines de centimètres à plus de 20 mètres dans certaines espèces tropicales.
Le bambou est généralement persistant (reste feuillu toute l’année dans les zones non sévèrement gelées), bien que certaines espèces tolèrent des périodes de sécheresse ou d’ombre.
En termes de croissance, il est l’un des végétaux les plus rapides au monde : certaines pousses croissent à plusieurs dizaines de centimètres par jour dans les conditions idéales.
Au Mas de la Gavaresse, il forme de magnifiques massifs au feuillage léger qui apportent une ambiance apaisante, presque asiatique, dans les jardins.
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Si on choisit une espèce traçante sans barrière de confinement, le bambou peut s’étendre au-delà de la zone désirée.
Il faut surveiller et contenir les rhizomes (barrières anti-rhizome, taille des pousses) pour éviter les invasions, surtout près des bâtiments.
Toutes les espèces ne supportent pas les gelées intenses ; la sélection doit être soignée selon le climat local.
Le bambou est à l’origine de nombreux instruments :
flûtes, tambours, xylophones, kazoos, ou flûtes andines.
Il vibre, chante et résonne naturellement. Ses fibres régulières et sa résonance chaude lui confèrent une place à part dans les traditions musicales du monde entier.

(→ Lire aussi sur le blog : yoga & méditation: quand la nature est sérenité )
Sous le soleil du Var, la canne de Provence (Arundo donax) pousse vigoureusement le long des ruisseaux et des restanques.
C’est une plante typiquement méditerranéenne, rustique et utile, qui a trouvé au Mas de la Gavaresse un terrain idéal.
Elle est originaire d’Asie occidentale, et s’est bien adaptée aux zones méditerranéennes.
Elle produit des chaumes robustes, souvent pleins ou semi-creux, avec une structure fibreuse.
Les tiges sont dépourvues de nœuds saillants comme ceux du bambou, et le feuillage est en longues feuilles rubanées disposées le long de la tige.
Elle peut atteindre entre 3 et 6 mètres de hauteur, parfois plus dans des conditions optimales.
Elle se reproduit principalement par rhizomes traçants puissants, formant des colonies denses.
En fin d’été, elle produit une grande panicule plumeuse (inflorescence) — souvent stérile dans nos régions — qui peut devenir dorée et ornementale.

Stabilisation de sols : ses racines et rhizomes sont puissants et efficaces pour fixer les berges, prévenir l’érosion.
Isolation et ombrage : dans les vieilles architectures, on l’utilisait pour ombrer des terrasses, pour couvrir des pergolas, ou comme élément d’ombre légère.
Décor méditerranéen : dans le paysage du mas de la Gavaresse, les cannes évoquent directement la Provence — leur teinte dorée, leur silouhette, leur interaction avec le vent sont très expressives.
Tuteurs et piquets de jardin : les cannes sèches sont souvent utilisées pour soutenir les plantes grimpantes, les tomates, etc.
Construction légère : abat-jour, treillis, claustras, palissades, canisses, nattes, claies — la canne fendue ou tressée est très utilisée dans les secteurs artisanaux méditerranéens.
Toitures légères / toiture d’appoint : utilisée parfois comme couche d’ombre ou support sous des matériaux de couverture.
Biomasse / fibres végétales : de nos jours, Arundo donax est étudiée pour ses rendements en matière sèche, ses fibres, et ses applications en bioénergie ou matériaux composites.

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L’Arundo donax est le matériau historique et inégalé pour la fabrication des anches des instruments à vent : clarinette, saxophone, hautbois, basson, cor anglais…Voici l’un des usages les plus remarquables de la canne de Provence, et un point de distinction net avec le bambou :
Pourquoi la canne de Provence pour les anches ? La structure anatomique de Arundo donax (densité interne, alternance de fibres, homogénéité des parois) est particulièrement adaptée à la fabrication d’anches pour instruments à anche simple (clarinette, saxophone) et certaines anches doubles (hautbois, basson).
Les lames d’anches doivent vibrer de façon souple et régulière, sous contrainte mécanique : la canne fournit ce compromis entre rigidité, élasticité, densité homogène — ce que beaucoup d’autres graminées ne peuvent pas offrir.
Le processus industriel / artisanal de l’anche est la filière « cane to reed » : de la récolte des tiges, au séchage (cure), à la fente, au calibrage, à la découpe, au façonnage de la lame, jusqu’à la mise en boîte.
Les anches fabriquées à partir d’Arundo donax sont distribuées dans le monde entier — c’est une matière de référence pour les musiciens professionnels.
On trouve parfois sur le marché des appellations “bamboo reeds” (anches en bambou), mais souvent il s’agit d’imitation, d’anches synthétiques ou d’un abus marketing, car le bambou n’est pas la matière principale historique ou standard pour les anches classiques.
Ainsi, la canne du mas de la Gavaresse, si elle est de qualité, fait partie d’une tradition musicale mondiale — lien incroyable entre vos paysages provençaux et l’art sonore.
La canne issue de Provence (ou de climats similaires) alimente une industrie musicale mondiale.
Voici quelques maisons emblématiques :
Vandoren (France) – référence absolue des musiciens classiques et jazz, produisant des anches issues de cannes cultivées dans le Sud de la France.
Gonzalez Reeds (Argentine) – plantations d’Arundo donax dans la région de Mendoza, production d’anches exportées sur les cinq continents.
Donati Reeds (France, Var) – entreprise familiale cultivant et préparant la canne localement, dans le berceau même de la tradition provençale.
Locrian Reeds (Grèce) – artisanat méditerranéen, fournissant des cannes de qualité reconnue pour hautbois et bassons.
(→ Lire aussi sur le blog : Le souffle du Sud : la vie d’une anche de Provence)
Critère | Canne de Provence (Arundo donax) | Bambou |
Famille / botanique | Poaceae, sous-famille Arundinoideae | Poaceae, sous-famille Bambusoideae |
Structure de la tige | Chaumes pleins ou semi-creux, fibres internes denses | Chaumes creux, segmentés par des nœuds |
Feuillage | Grandes feuilles rubanées, longues, disposées alternativement sur la tige | Feuilles nombreuses et plus petites, sur rameaux latéraux |
Hauteur typique | 3 à 6 m (voire plus selon conditions) | Très variable selon espèce : de < 1 m à > 20 m et jusqu’à 1 m/jour |
Croissance | Reproduction par rhizomes très actifs ; repousse saisonnière forte | Croissance rapide, remontée via rhizomes ; renouvellement annuel ou continu |
Propagation / expansion | Rhizomes souvent très puissants, envahissants si non maîtrisés | Rhizomes traçants ou touffus selon l’espèce ; certaines espèces envahissantes |
Résistance au froid / climat | Adaptée aux zones méditerranéennes ; tolère la sécheresse (mais attention aux gelées sévères) | Certaines espèces rustiques, d’autres très sensibles au gel ; choisir l’espèce adaptée |
Usage ornemental, paysager | Haies, écrans, lignes vertes méditerranéennes, ambiance “Provence” | Haies d’ornement, brise-vent, ambiance exotique / zen |
Usage matériel, artisanat | Canisses, treillis, claies, piquets, nattes, fibres, biomasse | Mobilier, construction légère, artisanat, matériaux composites Construction,, textiles, décoration |
Usage musical | matière de référence pour les anches de clarinette, sax, hautbois, basson | nombreux instruments de musique (flûtes, tambours, xylophones…) |
Esthétique | Aspect rustique, verticalité méditerranéenne, noirceur légère, panaches floraux | Aspect exotique, vert intense, port élancé, effet “jungle / asiatique” |
Entretien exigé | Contrôle des rhizomes, taille des tiges mortes, espacement | Barrières anti-rhizome, coupe de pousses indésirables, taille, choix d’espèces non envahissantes |
Visuellement, pour un œil non expert, on peut confondre une canne élancée et un bambou, surtout à distance, par leurs tiges verticales et leur feuillage fin.
Les deux appartiennent à des graminées, ce qui rend l’erreur de classification plausible pour un amateur.
Lorsqu’on parle “de grandes cannes vertes” dans un jardin méditerranéen, le terme “bambou” est souvent employé à tort dans le langage courant, par facilité.
La canne de Provence offre une dimension culturelle et patrimoniale, notamment avec la fabrication d’anches musicales et sa présence historique en climat méditerranéen. Elle résonne avec le terroir, la musique, la Provence.
Le bambou est une plante d’ornement puissante pour créer une sensation exotique, immersive, zen, verticale, propice aux jardins contemporains ou d’inspiration asiatique.
À la propriété, ces plantes coexistent harmonieusement.
Le bambou structure l’espace, filtre le vent et apporte fraîcheur et intimité ; la canne de Provence, quant à elle, exprime l’identité méditerranéenne du lieu, liant le jardin à son terroir.
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