Sous l’ombre bienveillante des platanes, le claquement des boules sur le gravier résonne en harmonie avec le chant des cigales. Pour beaucoup, la pétanque est un simple jeu d’été. Mais pour d’autres, c’est un véritable art de vivre, un sport de précision où la convivialité et la stratégie se rencontrent. Plongeons dans l’histoire, les règles et la culture de ce passe-temps si cher au cœur des Français et désormais reconnu dans le monde entier.
L’Histoire de la pétanque ne commence pas à La Ciotat, mais il y a des milliers d’années. Les Égyptiens, les Grecs, et surtout les Romains, pratiquaient déjà des jeux de boules. C’est d’ailleurs avec les légions romaines que ce jeu a traversé les Alpes pour s’installer en Gaule.
Au Moyen Âge, le jeu de boules s’invite dans les villages français. François Ier lui-même était un grand amateur. Cependant, ce loisir populaire fut parfois mal vu : il fut interdit à plusieurs reprises afin que les hommes ne délaissent pas leur entraînement militaire. L’histoire de la pétanque est donc un mélange de noblesse, de rébellion et d’un amour populaire qui a survécu à toutes les interdictions.
La pétanque telle que nous la connaissons aujourd’hui est née au début du XXe siècle. En 1907, à La Ciotat, en Provence, Jules Lenoir, un champion de jeu provençal, ne pouvait plus jouer à cause de rhumatismes. Ses amis inventèrent alors une nouvelle façon de jouer pour lui : les joueurs devaient rester dans un cercle, les pieds « plantés » dans le sol, d’où le terme provençal « pèd tancats » qui donnera le nom de pétanque.
Cette nouvelle version, moins physique mais tout aussi stratégique, a rapidement conquis le cœur des Provençaux. Les boules en bois ont été remplacées par l’acier dans les années 1920 pour plus de durabilité et de précision.
1933 : création de la Fédération nationale des boules (FFB), qui deviendra la Fédération française de boules (FFB) en 1942 .
1945 : fondation de la Fédération Française de Pétanque et Jeu Provençal (FFPJP) par dissociation de la précédente section provençale
1958 : naissance de la Fédération Internationale (FIPJP), à Marseille et en Belgique
2005 : la pétanque est officiellement reconnue comme « sport de haut niveau » en France
L’objectif est simple : placer ses boules au plus près du cochonnet, la cible. Mais la simplicité s’arrête là.
Tête-à-tête : 1 joueur contre 1 (3 boules chacun).
Doublette : 2 joueurs contre 2 (3 boules chacun).
Triplette : 3 joueurs contre 3 (2 boules chacun).
Un joueur lance le cochonnet à une distance de 6 à 10 mètres.
Il lance ensuite sa première boule.
L’équipe adverse essaie à son tour de placer une boule plus près du cochonnet. Si elle y parvient, c’est au tour de la première équipe de jouer, sinon elle continue jusqu’à ce qu’elle reprenne le point ou qu’elle n’ait plus de boules.
Une fois toutes les boules lancées, on compte les points : une équipe marque autant de points qu’elle a de boules mieux placées que la meilleure boule adverse.
La première équipe qui atteint 13 points remporte la partie.
Pointer : La base du jeu. Il s’agit de placer la boule le plus près possible du cochonnet. Les pointeurs privilégient des boules lourdes et stables.
Tirer : C’est le geste spectaculaire. Le tireur frappe la boule adverse pour la chasser. Un carreau est le tir parfait où la boule tirée remplace exactement celle qu’elle a délogée. Les tireurs utilisent des boules plus légères pour une meilleure vitesse.
Milieu : Le joueur polyvalent qui peut à la fois pointer et tirer selon les besoins de l’équipe. Il opte souvent pour des boules de poids intermédiaire.
La partie commence par le tirage au sort pour déterminer l’équipe ou le joueur qui lancera le cochonnet. Celui qui est choisi trace un cercle de 50 cm au sol et se place à l’intérieur, pieds joints. Pour les joueurs en fauteuil, le cercle se positionne entre les roues.
Le premier joueur lance le cochonnet à une distance de 6 à 10 mètres, en veillant à respecter les distances minimales par rapport aux obstacles et au cercle. Si le lancer est incorrect, l’équipe adverse peut replacer le cochonnet dans la zone réglementaire. Chaque joueur lance ensuite ses boules à tour de rôle depuis le cercle, avec une limite d’une minute par lancer.
C’est la question emblématique de la pétanque.
Pointer : placer sa boule le plus près possible du cochonnet pour “tenir le point”.
Tirer : déloger la boule adverse pour défendre sa position.
Chaque boule bien placée rapporte un point. Les joueurs ont généralement un rôle précis : tireur, pointeur ou polyvalent. Il existe aussi des concours de tir de précision en solo, où l’objectif est de dégager un maximum de boules adverses.
Si un joueur fait sortir le cochonnet du terrain (“tirer le cochonnet”), la mène est nulle si les deux équipes ont encore des boules. Si une équipe n’a plus de boules, l’autre marque autant de points que de boules restantes.
Une fois lancée, une boule ne peut pas être relancée.
À la fin de chaque mène, on compte les points : chaque boule la plus proche du cochonnet rapporte un point. La partie se termine lorsqu’un joueur ou une équipe atteint 13 points. Le score se suit sur un marqueur, et la partie peut se poursuivre pour une revanche amicale.
Compétitions et événements :
Mondial La Marseillaise à Pétanque : « Roland-Garros des boules », créé en 1962.
Championnats du Monde : organisés depuis 1959.
Masters de Pétanque : circuit estival pro, retransmis à la télévision.
Faire Fanny : C’est la pire humiliation. Si vous perdez sur un score de 13 à 0, vous devez « faire Fanny ». Il s’agit d’embrasser les fesses d’une représentation de Fanny, souvent un tableau ou une sculpture affichée dans les clubs. La légende raconte que la première Fanny était une serveuse de café à Lyon qui se laissait embrasser contre une bouteille de champagne.
Le Cochonnet : Son origine est incertaine. Certains disent qu’il vient de la déformation de « bouchonnet », d’autres de « petit cochon » en provençal.
Philippe Quintais : Souvent considéré comme le meilleur joueur de tous les temps, ce champion a remporté 13 titres mondiaux, faisant de lui une véritable légende du sport.
Henri Lacroix : virtuose toutes disciplines.
Claudine Pons : pionnière féminine.
Marco Foyot : style théâtral et précision chirurgicale.
Choisir ses boules : Ne négligez pas le choix de vos boules. Déterminez votre rôle (pointeur ou tireur) pour choisir le bon poids et la bonne taille, 70,5 à 80 mm, 650 à 800 g
Le choix des boules dépend de votre rôle :
Pointeur → boules lourdes pour la stabilité.
Tireur → boules légères pour la vitesse.
Milieu → poids intermédiaire pour polyvalence.
Apprendre à observer : Le secret est de bien lire le terrain et d’analyser le jeu de l’adversaire. La pétanque, c’est aussi un jeu d’échecs.
S’entraîner : Répéter ses lancers, qu’ils soient pointés ou tirés, est la clé pour progresser. L’art de la pétanque est un mélange de talent, de technique et de pratique.
Les expressions à connaître :
Biberonner : coller sa boule contre le cochonnet.
Faire un bec : heurter le cochonnet en pointant.
Mener à la ficelle : avancer doucement en score sans écraser l’adversaire.
Prendre un mille-feuille : toucher plusieurs boules dans un tir mal contrôlé.
La pétanque, c’est l’histoire, le sport, le lien social, la stratégie et le plaisir simple de lancer une boule au soleil. Que ce soit entre amis sur la place du village ou en compétition pour un titre mondial, chaque partie raconte une histoire, et chaque lancer est un moment de suspense et de plaisir. Alors, la prochaine fois que vous croiserez un terrain de pétanque, pourquoi ne pas vous joindre à la partie ?
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